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Anxiété de séparation chien : la comprendre et la surmonter

Être le compagnon de votre chien est une expérience merveilleuse, mais lorsque celui-ci développe une anxiété de séparation, cela peut devenir un vrai défi. Cette condition stressante, où le chien manifeste une détresse intense lorsqu’il est séparé de son propriétaire, nécessite une approche empathique et patiente de la part du maître. Dans cet article approfondi, nous explorerons les causes, les symptômes et les meilleures méthodes pour surmonter l’anxiété de séparation chez le chien.

Qu’est-ce que l’anxiété de séparation chez le chien ?

L’anxiété de séparation chez le chien se caractérise par un état de détresse profonde lorsque l’animal est séparé de la personne à laquelle il est excessivement attaché. Ce trouble du comportement se manifeste généralement par des comportements destructeurs, des vocalises, de la malpropreté et d’autres signes de stress lorsque le chien est laissé seul.

L’anxiété de séparation chez le chien est donc liée à l’hyper-attachement : Le chien ne sait absolument pas gérer sa relation avec son maitre, l’objet de son hyper-attachement, et va alors adopter de nombreux comportements gênants voire dangereux au quotidien.

L’hyper-attachement n’a rien de positif : on pourrait penser qu’un chien hyper-attaché « aime trop » son maitre. Cela n’a rien à voir : la dépendance émotionnelle du chien est telle qu’elle nuit gravement à sa santé mentale et même physique, lorsque les comportement adoptés deviennent extrêmes (destruction, mastication d’objets dangereux, …). C’est un trouble, un dérèglement émotionnel qui n’a que peu à voir avec l’affection naturelle que les chiens nous portent.

Origine de ce trouble émotionnel :

Cette condition résulte souvent d’un attachement trop fort du chiot à son propriétaire, appelé « attachement primaire« . Après la naissance, le chiot s’attache naturellement à sa mère, qui l’aide progressivement à développer son autonomie émotionnelle. Cependant, lorsqu’un chiot est adopté trop jeune ou plus généralement avant que ce détachement naturel ne se soit produit, il peut transférer cet attachement excessif à son nouveau propriétaire ou à un autre chien dans le foyer.

Si ce processus de détachement n’est pas correctement géré par le maître avant la puberté du chien, un hyperattachement risque de persister, rendant le chien incapable de supporter les séparations. Ce phénomène est devenu relativement rare grâce à une meilleure sensibilisation, mais les problèmes liés à l’incapacité de rester seul restent fréquents chez les chiens de tous âges.

Les autres causes de l’anxiété de séparation chez le chien :

Outre l’attachement primaire, d’autres facteurs peuvent contribuer au développement de l’anxiété de séparation, comme :

  • Un manque d’apprentissage de la solitude : le chien, souvent jeune, n’a jamais été laissé seul auparavant ou souffre d’un mauvais apprentissage de la solitude.
  • Un problème social : le chien s’est attribué des prérogatives qui ne devraient pas lui appartenir : contrôle du territoire et des déplacements au sein de son foyer notamment.
  • Un trouble émotionnel sous-jacent : une anxiété, une phobie ou une dépression peuvent entraîner un hyperattachement.
  • Renforcements du maitre : le propriétaire d’un chien hyperattaché a pu non seulement échouer à lui apprendre la solitude mais aussi renforcer par négligence ou ignorance les comportements associés et donc ancrer l’anxiété de séparation chez son chien.

Symptômes de l’anxiété de séparation

Les symptômes de l’anxiété de séparation se manifestent généralement à l’adolescence du chien, lorsqu’il est laissé seul ou séparé de son propriétaire. Voici les principaux signes à surveiller :

  • Vocalises : aboiements, gémissements, plaintes, hurlements
  • Comportements destructeurs : mâchonnage, grattage de mobilier, de vêtements
  • Malpropreté : élimination d’urine et/ou de selles
  • Autres symptômes : salivation excessive, vomissements, tremblements, agitation…

Prévenir l’hyper-attachement du chien et les comportements associés

La prévention est la meilleure approche pour éviter l’apparition de l’anxiété de séparation. Voici quelques conseils à mettre en place dès l’arrivée de votre chiot :

  • Apprendre la solitude à son chiot de manière progressive
  • Faire de faux départs pour le désensibiliser à vos absences.
  • Laisser un jouet d’occupation (comme un Kong rempli) pour l’aider à décharger son stress.
  • Éviter les rituels de départ et de retour qui renforcent l’anxiété.
  • Veiller à ce qu’il soit calme avant et après vos absences.
  • Respecter et répondre aux besoins quotidiens du chien

Prendre en charge une anxiété de séparation installée

Si votre animal présente déjà des signes d’anxiété de séparation, il est important de consulter un vétérinaire ou un spécialiste du comportement animal. Ils pourront établir un diagnostic précis et mettre en place un plan de suivi adapté.

Comme pour de nombreux troubles émotionnels et comportements, l’anxiété de séparation du chien peut très vite empirer et devenir dangereuse à court terme. Il convient de s’alarmer et redresser la barre dès l’apparition des premiers symptômes d’un hyperattachement ou d’une difficulté à rester seul dans un contexte normal.

Quelques axes de travail à mettre en place pour résoudre l’hyper-attachement et l’anxiété de séparation :

  1. Baisser le niveau de stress du chien autant que possible : répondre à ses besoins quotidiens de manière systématique (socialisation, dépense mentale et physique, mastication, …) en quantité et qualité suffisante pour le chien.
  2. Débuter une thérapie comportementale de détachement, visant à rétablir un attachement « normal » avec l’aide d’un éducateur canin comportementaliste.
    • Ne pas répondre systématiquement aux sollicitations du chien.
    • Travailler l’absence dans un contexte de jeu et de petits exercices
    • Re-considérer les prérogatives laissées au chien (emplacement du panier, accès au lit et canapé, pièces autorisées, accès aux gamelles, …).
  3. Envisager, si nécessaire, la médication (phéromones, compléments alimentaires, médicaments) sur la base des conseils du vétérinaire qui le suit habituellement.
  4. Supprimer les rituels de départ et de retour qui renforcent l’anxiété. Supprimer tous les renforcements de mauvais comportements, augmenter les renforcements sur les bons comportements.

Le rôle du vétérinaire dans la prise en charge de ce trouble :

Face à un trouble du comportement comme l’anxiété de séparation chez le chien, la consultation d’un vétérinaire ou d’un vétérinaire comportementaliste est indispensable. Il pourra :

  • Établir un diagnostic précis en évaluant les caractéristiques du chien et de ses troubles.
  • Prescrire, si nécessaire, des traitements pour faciliter la thérapie comportementale.
  • Guider le propriétaire dans la mise en place d’un programme de désensibilisation adapté.
  • Suivre l’évolution du chien et ajuster la prise en charge en conséquence.

Seul le vétérinaire saura mettre en évidence une origine physique ou neurologique du trouble constaté et y apporter une réponse en toute connaissance de cause. Si l’anxiété de séparation est acquise et qu’elle est à un niveau tel que la mise en place d’une thérapie comportementale est compromise à court terme, un traitement adapté peut être proposé par le vétérinaire.

Dans un tel cas, le traitement vient en appui au travail comportemental mené avec un comportementaliste canin professionnel et à vocation à être arrêté une fois l’hyperattachement résolu.

Ce que vous ne devez pas oublier en tant que maitre :

  • L’anxiété de séparation n’est pas un signe d’amour : Le chien qui souffre d’anxiété de séparation et d’hyperattachement est justement en souffrance. Votre rôle est de tout mettre en place pour que le chien retrouve une vie saine, qu’il ait confiance en vous et surtout en lui-même et qu’il perçoive vos absences comme ce qu’elles sont : nécessaires et parfaitement normales.
  • Remettez-vous en question : Un chien devient anxieux par les manquements répétés et erreurs quotidiennes commises par son maitre. Reprenez-vous en main et faites vous accompagner par un professionnel dans le but de prendre conscience de vos erreurs et manquements et ne plus les reproduire. Il en va du bien-être de votre chien !
  • Il n’y a pas de fatalité : Les troubles émotionnels et comportementaux trouvent toujours une solution. Vous pourrez bientôt vous absenter sereinement, vous n’aurez pas à enfermer votre chien où que ce soit pour sa sécurité et vos voisins ne l’entendrons plus hurler durant vos absence.
  • N’accablez pas le chien : L’anxiété de séparation est un problème que le chien ne maitrise pas. Les comportements associés (destruction, hurlements, malpropreté, …) sont également hors de son contrôle. Il a besoin de votre aide pour aller mieux et ne pourra pas se remettre sur le bon chemin de lui-même : aidez-le avec bienveillance et faites ce qu’il faut pour que tout rentre dans l’ordre.

Plus tôt vous commencerez, plus vite ce trouble appartiendra au passé :

L’anxiété de séparation chez le chien peut être un défi de taille, mais avec les bons outils et une approche empathique, il est possible de le surmonter. En comprenant les causes de ce trouble, en mettant en place une prévention adaptée dès le plus jeune âge, et en suivant les recommandations d’un professionnel, vous pouvez aider votre compagnon à retrouver la sérénité. Avec du temps et de la patience, votre chien apprendra à gérer ses émotions et à s’épanouir, même en votre absence.

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