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Mon chien mange les murs ! Découvrez comment réagir

Combien de fois n’avons-nous pas été confrontés à cette scène désolante ? Vous rentrez chez vous après une longue journée de travail, le cœur léger, pressé de retrouver votre fidèle compagnon canin. Mais à peine la porte franchie, un spectacle de désolation s’offre à vous : le placo et l’isolant jonchent le sol, les plinthes sont à terre ! Votre chien mange les murs et, bien qu’il soit votre meilleur ami, il s’est transformé en un véritable agent de destruction, laissant derrière lui un champ de bataille.

Loin d’être un comportement rare, la destruction chez les chiens est malheureusement un phénomène bien répandu. « Mon chien mange les murs ! » a finalement été prononcé par beaucoup de maitres. Mais ne vous découragez pas ! Avec les bons outils et les bonnes techniques, il est tout à fait possible de prévenir et de corriger ce comportement indésirable. Dans cet article, nous allons explorer les causes profondes de ce phénomène, ainsi que les stratégies les plus efficaces pour y faire face et rétablir l’harmonie dans votre foyer.

Comprendre le comportement destructeur chez le chien

Tout d’abord, il est important de saisir que la mastication est un comportement naturel et sain chez les chiens. C’est leur manière de découvrir le monde qui les entoure, de soulager les douleurs liées à la dentition, et de dépenser leur énergie. Cependant, lorsque ce comportement se dirige vers des objets inappropriés, tels que les meubles, les câbles ou les murs, il devient problématique.

Causes courantes du comportement destructeur

Plusieurs facteurs peuvent être à l’origine de ce comportement indésirable chez les chiens :

  1. Ennui et manque d’activité : Lorsque les chiens ne disposent pas de suffisamment de stimulation mentale et physique, ils peuvent se tourner vers la destruction pour occuper leur temps et dépenser leur énergie.
  2. Anxiété de séparation : Certains chiens développent une peur excessive d’être laissés seuls, ce qui les pousse à démolir leur environnement pour exprimer leur angoisse.
  3. Problèmes de dentition : Chez les chiots en phase de dentition, le besoin de mâcher peut se traduire par des dommages aux objets de la maison s’il n’a pas intégré parfaitement ce qu’il peut mâcher et ce qu’il ne peut pas.
  4. Problèmes médicaux : Dans de rares cas, des problèmes de santé, tels qu’un trouble du comportement alimentaire appelé « pica », peuvent être à l’origine de ce comportement destructeur.

Identifier les causes spécifiques

Pour mieux comprendre les raisons derrière le comportement destructeur de votre chien, il peut être utile d’installer une caméra de surveillance dans votre domicile. Ainsi, vous pourrez observer à quel moment précis votre compagnon à quatre pattes se met à saccager son environnement, ce qui vous aidera à cibler la cause sous-jacente.

Mais pourquoi le chien mange-t-il les murs ?

Le comportement destructeur du chien a autant de sources que de cibles. Certains vont s’attaquer aux tissus (rembourrage de chaises, canapés, coussins, …), au bois (chaises, table, montants de portes, …) et d’autres à une grande variété de matériaux (chaussures, tapis, ustensiles divers, …). Certains chiens en arrivent donc à manger les murs. On note toutefois :

  • Le chien mange les murs généralement quand il se trouve dans une pièce vide ou presque : le mur est alors le seul objet vers lequel il peut se tourner pour évacuer son stress physique ou émotionnel
  • Le chien ne mange pas véritablement le mur : comme pour la plupart des destructions, le chien détruit pour évacuer un stress, pas pour couper la sensation de faim. Si tel est le cas, consultez votre vétérinaire au sujet de l’alimentation de votre chien.
  • Le chien peut manger le mur car il aime son odeur : tapisserie, peinture, plâtre, isolant, plinthes ont chacun une odeur spécifique qui peut plaire à certains chiens, les attirer et donc les pousser à manger le mur.

Stratégies pour prévenir le comportement destructeur

Une fois que vous aurez identifié les facteurs à l’origine du problème, vous pourrez mettre en place des solutions adaptées pour y remédier. Voici quelques approches efficaces :

Bien utiliser les jouets d’occupation

Tant qu’il est éveillé, le chien a vocation à répondre à ses besoins. Il va donc notamment jouer avec vous via des jouets d’interaction (balle, corde à tirer, tug, …) qui ne devront jamais, au grand jamais, lui être laissés à disposition.

Les jouets d’occupation lui seront donnés uniquement lorsqu’il sera seul ou en aura besoin. Leur valeur restera forte (car disponible uniquement une partie du temps) et il sera davantage tenté de jouer avec que s’il les avait à disposition en permanence. On compte parmi les jouets d’occupation essentiellement des éléments voués à être mâchés :

  • Kong fourré ou non
  • Os / peaux séchées à mâcher
  • Cornes / bois divers

Concrètement, on raréfie cette ressource tant que possible de sorte à ce qu’il préfère la mastiquer en votre absence plutôt qu’il ne reparte à manger les murs. On peut lui en laisser 2 ou 3 si les absences sont compliquées à gérer et on choisit des jouets qui lui plaisent particulièrement ou des bois / peaux / os qu’il adore. L’idée est qu’ils soient plus intéressants que votre placo, vous l’aurez compris.

Utiliser la balade pour diminuer l’intensité des destructions

On part ici du principe que si le chien dort, il ne casse rien. Simple, basique. Vu sous cet angle, la promenade est votre meilleure alliée pour permettre au chien de gérer les absences et donc de laisser les murs en paix.

La promenade avant de partir et laisser le chien seul lui permettra de combler ses besoins quotidiens. Les besoins étant comblés, il sera davantage capable de se reposer de lui-même et gérera également mieux son stress si celui-ci entre en jeu dans les destructions.

Concrètement, une bonne heure de sortie pour une balade très enrichissante avec des rencontres d’humains, de chiens, des jeux, de la vie, en somme devrait vous permettre de vous absenter sereinement.

Laissez au moins 30 minutes entre votre retour de balade et votre départ. Ainsi le chien a le temps de « redescendre » émotionnellement mais pas de reprendre des forces. Aussi, enchainer le retour de promenade et le départ du maitre peut associer la promenade à ce mauvais évènement à venir et pourrait rapidement compliquer les choses.

La discrimination d’objets

Votre chien mange les murs parfois simplement parce qu’il n’a pas compris le concept. Pour le chiot ou le jeune chien, tout peut potentiellement être un jouet. Certains peuvent alors s’attaquer au mur par simple jeu et avec une totale innocence.

Il convient de s’assurer que le chien sait parfaitement ce qui lui appartient et ce qu’il n’a pas le droit de toucher. Comment faire ? Rien de plus simple.

Lorsque le chien se saisit de quelque chose qui ne lui appartient pas (chaussure, chiffon, coussin, …) marquez ce mauvais comportement d’un « Non » verbal ferme et troquez cet objet interdit avec un de ses jouets d’occupation (kong, corne, jeu à mâcher, …).

Le chiot apprendra ainsi rapidement quels objets lui appartiennent et lesquels il n’a pas le droit de toucher. Il préfèrera se tourner d’office vers son Kong plutôt que vers ce qu’il sait être interdit pour éviter toute réprimande.

Le travail global sur la gestion des émotions

Le chien qui mange les murs et qui généralement provoque des dégâts spectaculaires est souvent très énergique physiquement mais est aussi un grand sensible. Un bruit à l’extérieur, le bruit des clés ou du moteur de la voiture, une odeur particulière peuvent le précipiter dans un état émotionnel intense en une fraction de seconde.

Ce problème de gestion des émotions concerne tous les chiots mais certains adultes peuvent toujours en souffrir. Il convient alors de travailler dessus activement et si nécessaire de se faire accompagner par un éducateur canin.

En progressant globalement dans sa gestion émotive et dans les auto-contrôles, le chien sera davantage en mesure de respecter les limites établies même durant vos absences. Des rechutes sont toujours possibles mais gardez en tête que sous réserve de répondre minutieusement à ses besoins quotidiens, votre chien devrait progresser à vue d’œil, surtout avec l’accompagnement d’un éducateur canin digne de ce nom.

Mon chien mange les murs : voici ce qu’il ne faut surtout pas faire

Mettre le chien en cage ou dans une pièce vide :

Vous lirez ici et là que la cage « rassure le chien » et / ou le mettre dans une petite pièce vide l’aidera à mieux gérer la solitude grâce à ce qu’il verra comme sa tanière. Cela n’a de sens que si le chien n’est pas ou ne se sent pas en sécurité chez vous ! Or, on est bien d’accord, chez vous, c’est cool.

Mal mise en place (c’est à dire du jour au lendemain, sans habituation ni transition) la cage ne fera qu’empirer la situation. Le placo restera niquel, d’accord, mais le chien sera au plus bas. Ce n’est une solution que dans même pas 5% des cas pour des chiens aux problématiques bien précises.

En somme, la cage n’est une solution envisageable qu’avec le concours d’un éducateur canin digne de ce nom et surtout pour résoudre un problème de destruction en absence qui a une source bien précise. Dans tous les autres cas, la cage n’aura au mieux aucun effet et va même certainement aggraver le problème.

Les sprays et répulsifs à vaporiser sur les meubles :

Des sprays ou des gels spécialement conçus pour dissuader les chiens de mâcher les meubles et murs peuvent être appliqués sur les zones à protéger. Choisissez des produits sûrs et non toxiques pour votre compagnon, spécialement prévus à cet effet. Mais gardez en tête que 9 fois sur 10, cela ne fonctionne pas.

Le chien va rarement éclater le mur ou le canapé pour le bon goût qu’ils ont. Comme nous l’avons vu plus haut, le chien qui mange le mur a souvent un besoin de mastication ou de dépense physique à combler. Par ailleurs, le chien est surprenant dans la variété de goûts qu’il aime, surtout quand il est chiot.

Il pourra alors être parfaitement indifférant aux répulsifs que vous utiliserez voire même en aimer le goût et cette fois réellement manger les murs parce qu’ils ont bon goût. Cela n’engage à rien d’essayer, mais d’expérience, c’est une stratégie qui ne s’avère que rarement payante.

Punir le chien lorsque vous constatez les dégâts :

De manière générale en comportement canin, on peut considérer que le chien ne fait que peu de frais de ses comportements passés. Concrètement, après avoir fini de déguster le mur de votre salon, il ne fera jamais le lien entre ses actions (manger le mur) et les vôtres (vous fâcher, rouspéter) si celles-ci ne sont pas sur la même chronologie.

On peut donc sanctionner un chien pris sur le fait entrain de manger le mur (par un simple « Non » prononcé fermement et le fait de s’immiscer entre lui et le mur) puis rediriger son comportement vers un objet approprié (kong, corne, bois, …). En revanche, cela n’a aucun sens lorsque mis en place à votre retour une fois la bêtise faite.

Le gronder ou ne serai-ce que vous fâcher est bien sûr normal, nous sommes humains, mais doit être évité. Le chien pourrait associer votre retour à ce stress (et non pas sa bêtise passée) et angoissera alors de votre retour en plus d’angoisser de votre départ… Imaginez donc.

Résoudre ce trouble de comportement coûte bien moins cher que de réparer le mur !

Dans tous les cas, il faudra le réparer ce mur, c’est vrai. Mais le cas de la destruction durant les absences, qu’elle concerne les murs ou d’autres objets est un comportement très courant. En appliquant les stratégies décrites plus hauts, vous avez 9 chances sur 10 de résoudre ce problème de vous même, gratuitement ou presque (par exemple, un Kong coute environ 10€).

Si votre chien fait de la résistance, ça arrive et c’est bien normal, un éducateur canin chevronné et compétent saura résoudre cela avec de simples bons conseils sur mesure et sans sacrifier 150€ dans une cage ou une pièce de la maison.

En résumé, le comportement destructeur du chien qui mange les murs peut être corrigé avec simplement une approche globale de ce comportement : rien ne sert de focaliser notre attention sur l’objet détruit. Il faut au contraire regarder le quotidien du chien pour comprendre et résoudre l’origine de ce trouble.

Soyez patient, cohérent et adaptez vos approches en fonction des besoins spécifiques de votre compagnon. Avec du temps et des efforts, vous parviendrez à canaliser ses énergies de manière positive et à faire de votre chien un membre à part entière de la famille en plus d’avoir des murs parfaitement intacts.

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